Comment adapter la salle de classe pour que tous les élèves se sentent bien et donnent le meilleur d'eux-mêmes ?

Ces dernières années, nous avons pris conscience qu’il n’y a pas deux élèves qui apprennent de la même manière ou au même rythme. Aujourd’hui, si un élève a des difficultés à apprendre, nous ne le considérons heureusement plus comme un élève en échec scolaire. En effet, avant qu’une telle affirmation ne soit faite, il est fortement conseillé de diriger l’élève vers un spécialiste (logopède ou psychologue).

Le rôle du spécialiste est d’identifier les troubles de l’apprentissage que l’apprenant peut avoir et de l’aider à les surmonter. Certains enfants ont des troubles de l’attention, d’autres ont des troubles spécifiques de l’apprentissage comme la dyslexie, la dyscalculie, la dyspraxie… L’apprenant peut avoir un seul trouble ou plusieurs en même temps. Là encore, il n’existe pas de règle ou de norme.

Afin que chaque élève se développe et apprenne dans de bonnes conditions, il est recommandé aux enseignants d’adapter leur enseignement ainsi que l’environnement de la classe. Bien entendu, il n’appartient pas à l’enseignant seul de prendre ces mesures. Celles-ci doivent être discutées au préalable avec les spécialistes qui suivent les enfants, leurs parents et les autres enfants de la classe. En effet, pour qu’un enseignement adapté soit bien accueilli, compris et efficace, il doit être mis en œuvre de la manière la plus harmonieuse possible et sans que personne ne se sente lésé, privilégié ou négligé.

Pour les élèves présentant des troubles de l’apprentissage, ces adaptations sont essentielles. Tout comme un élève qui a besoin de lunettes pour lire, les enfants ayant des troubles d’apprentissage ont besoin de structures et de matériels spécifiques. En outre, il convient d’ajouter que certaines des adaptations sont très bénéfiques pour toute la classe, de sorte que les élèves qui ne sont pas atteints de troubles de l’apprentissage auraient aussi une expérience plus positive. Il est également très important que les autres élèves soient informés et comprennent ce que vit l’un de leurs camarades de classe. C’est une étape obligatoire pour qu’ils puissent accepter l’aide qu’il ou elle recevra, sans la percevoir comme une tricherie ou une injustice.

Pour faciliter cette prise de conscience, l’enseignant devra accompagner la classe et aborder la notion d’empathie. Pour pouvoir développer l’empathie, il faut commencer par la compréhension. Le court exercice de lecture ci-dessous est un moyen simple et efficace de montrer et de comprendre ce qu’une personne dyslexique voit lorsqu’elle lit un texte :

Voici ce que voit une personne dyslexique en lisant un texte. Les lettres sont inversées, confuses, mélangées.

Avec ce genre d’exercice sur l’empathie, l’enseignant peut facilement aller au cœur du sujet et engager des discussions où chacun peut exprimer ses questions, ses doutes ou ses craintes.

Parmi les outils technologiques qui aident à développer l’empathie, la RV peut aussi être efficace pour « Être quelqu’un d’autre : la RV comme “machine à empathie », comme expliqué dans notre article précédent.

Au-delà de la simple empathie et de la compréhension, il existe toute une gamme d’aménagements en classe qui sont possibles, simples et bénéfiques pour les élèves souffrant de troubles de l’apprentissage et les autres.

En voici quelques exemples :

Organisation de la classe :

Faites un plan de classe et placez les élèves ayant des troubles de l’attention ou des difficultés de lecture aux premiers rangs. Cela leur évite d’être exposés aux distractions des portes, des fenêtres et du reste de la classe et leur permet de mieux voir le tableau. La proximité avec l’enseignant peut également les rassurer ou les encourager à participer.

Pour les leçons :

Les élèves atteints de troubles DYS peuvent avoir des difficultés à organiser leur temps, leur espace et leurs idées.

L’établissement d’un plan structuré au début de la leçon peut les empêcher de se perdre en cours de route. Ce plan est également très utile pour les élèves qui ne souffrent pas de troubles de l’apprentissage.

Pour stimuler leur mémoire à court et à long terme, l’enseignant peut fournir aux élèves les titres avec un bref résumé de chaque partie et les points clés avant la leçon.

Pendant les évaluations :

Les aménagements prévus pour les élèves DYS doivent également être prévus pour les évaluations.

Si les élèves DYS sont habitués à disposer d’un matériel approprié (matériel écrit aéré, net et de taille de police suffisante) ou à utiliser des outils spécifiques dans la classe en général, ces aménagements doivent également être maintenus pendant les évaluations.

L'utilisation de la technologie :

Il existe des outils inoffensifs qui peuvent être très utiles pour les élèves souffrant de troubles de l’apprentissage. Cependant, il faut toujours garder à l’esprit qu’avant d’autoriser l’utilisation de ces outils, il est très important de les présenter à toute la classe et d’expliquer la situation. Pour rassurer l’élève qui peut se sentir lésé ou encourager l’élève qui peut se sentir trop différencié, le dialogue est la meilleure méthode.

Parmi les outils :

Un enregistreur (simple fonction d’enregistrement téléphonique) pour que l’apprenant ne manque rien de la leçon et puisse compléter la prise de notes à la maison si nécessaire.

Utiliser un logiciel d’aide à la lecture (comme Kurtzweil 3000 ou Medialexie)

L’utilisation d’un ordinateur avec un logiciel de traitement de texte si l’écriture est problématique pour des raisons de coordination ou de motricité fine.

Et aussi surprenant que cela puisse paraître, l’utilisation de la RV peut être bénéfique pour les élèves souffrant de troubles de l’apprentissage. Voir l’article : “Comment la RV peut-elle être profitable pour les élèves ayant des troubles de l’apprentissage ?”

En conclusion, il convient de noter que cette liste d’exemples n’est pas exhaustive. Il existe de nombreux moyens, plus ou moins simples et abordables, de rendre l’éducation pertinente et bénéfique pour tous. Là encore, il faut rappeler que l’enseignement ne doit pas être le seul moyen de répondre aux besoins d’un ou de plusieurs élèves ayant des troubles de l’apprentissage. La communication et la collaboration avec les parents, les spécialistes et l’enfant sont cruciales.

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